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La langue des Callinago

Une comparaison entre le Dictionnaire caraïbe-français (1665) du Père Breton et le garifuna moderne

Sybille de Pury & Marcella Lewis

Nous publions ici les 34 premières pages (lettre A) du Dictionnaire caraïbe-français (1665) du Père Raymond Breton (dont la traduction en espagnol par Duna Troiani est publiée in extenso à Sup-infor). Les entrées caraïbes sont suivies, dans une autre colonne, par les mots garifunas qui leur correspondent. Le garifuna est, en effet, issu du caraïbe, langue qui était parlée dans les Petites Antilles par les Indiens caraïbe, qui s'auto-dénommaient Callinago. Les Garinagu sont, en quelque sorte, leurs descendants métissés. Ce sont des Noirs qui ont échappé à l'esclavage et se sont réfugiés à Saint-Vincent dès le 17ème siècle auprès des Indiens avec lesquels ils se sont métissés, avant de devenir une communauté autonome qui accueillera de nombreux esclaves échappés des plantations des îles environnantes . Ils en ont été déportés sur la côte du Honduras en 1797, du fait des guerres coloniales. Ils ont repris la langue caraïbe, tout en la modifiant — on notera qu'à peu près une moitié des entrées caraïbes ne sont pas reconnues aujourd'hui en garifuna et la question reste posée de savoir si les entrées perdues aujourd'hui correspondent à ces formes dont le Père Breton dit qu'elles étaient réservées à l'usage des hommes. Les quelques Indiens caraïbes qui vivent encore aujourd'hui a la Dominique ont perdu la langue. Les Garinagu en sont donc aujourd'hui les seuls locuteurs.

La comparaison avec le garifuna a été réalisé à Hopkins (Bélize) par Sybille de Pury avec l'aide Marcella Lewis. Ce travail s'adresse en premier lieu aux Garinagu de Bélize. Le texte français a donc été traduit en anglais — avec l'aide de Christian Schweiger — afin de leur permettre, puisqu'ils sont anglophones, d'accéder à sa compréhension. Les mots garifunas sont transcrits et, le cas échéant, traduits en suivant le People’s Garifuna Dictionary (R. Cayetano ed., Belize : National Garifuna Council, 1993). La traduction du garifuna en anglais doit permettre à ceux qui ne parlent pas le garifuna d'accéder à la comparaison.

Le texte caraïbe est suivi, entre crochets, d'une approximation phonétique qui devrait permettre aux Garinagu, anglophones ou hispanophones, de pouvoir le prononcer sans trop de difficulté, car le texte original a été écrit par Breton avec les normes de l'orthographe française.

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